trans.gif (43 bytes) trans.gif (43 bytes)

  Entrevista a Bernard Stiegler

  [ José A. Bragança de Miranda ]

trans.gif (43 bytes)
trans.gif (43 bytes)
quadrado.gif (142 bytes)
trans.gif (43 bytes)
trans.gif (43 bytes)
trans.gif (43 bytes)
quadrado.gif (142 bytes)
trans.gif (43 bytes)

Dans votre travail vous soulignez souvent l'idée d'un bouleversement historique dans la science contemporaine. Est-ce que ce bouleversement a un rapport avec l'émergence de la téchnique moderne?

Je pense d'abord qu'il ya une grande confusion aujourd'hui dans le discours des hommes publiques, des scientifiques, des hommes politiques, des industriels, etc. sur ce que c'est que la science, ce que c'est que la technique, ce que c'est que la techno-science. Je crois qu'on mélange un peu tout ça, alors que originairement la technique et la science sont deux domaines tout à fait séparés. La philosophie est née d'une dénontiation de la technique comme étant un faux savoir, un pseudo-savoir face à laquelle le philosophe essayait d'opposer un savoir authentique. Pour le philosophe, le technicien c'est le sophiste. C'est celui qui dispose d'un savoir non démontrable. Donc, c'est celui qui est un magicien, qui produit des artifices, des illusions et, à terme, des difficultés et des graves problèmes. On peut dire que, finalement, ce modèle de raisonnement il se transforme à travers le temps; évidemment la Renaissance modifie pas mal de choses; Descartes… également; mais grosso modo, jusqu'au XVIIIème siècle les scientifiques travaillent d'un côté, les techniciens de l'autre. À partir du XVIIIème siècle ce qui se transforme un petit peu, même du XVIIème siècle avec Descartes, c'est qu'on n'oppose plus la technique et la science, mais on considère que la technique, n'est rien d'autre qu'un développement de la science. C'est une extension, une concrétisation, une socialisation du savoir scientifique. C'est ce qu'on appelle le projet cartéseien de la maîtrise, repris finalement par la plupart des philosophes classiques. En revanche, à partir du XIXème siècle les choses se transforment assez sensiblement - c'est le moment de la révolution industrielle - au point que ce que la science s'était donnée comme projet, qui était d'écrire ce qui est, c'est à dire, d'ennoncer les lois du réel et posant que le réel c'est l'être. De ce point de vue-là le devenir n'est qu'un artefact, une illusion. La seule chose qui mérite d'être décrite et qui soit objet de !a vérité pour la philosophie classique, c'est le réel en tant qu'il est le réel de ce qui est et de ce qui est absolument. À partir du XIXème siècle, il se passe quelque chose de toute-à-fait nouveau, c'est que la science est mobilisée par l'industrie, articulée au potentiel de dévellopement technologique ou technique, et en quelque sorte missionnée pour explorer des possibilités nouvelles qui ne sont pas dans l'être et elle devient une science du devenir; et à ce moment-là le monde se transforme considérablement, la culture devient une culture tout à fait nouvelle ¾ c'est ce qu'on appelle la modernité.
Jusqu'au XVIIIème siècle, la culture, c'est une culture de la tradition au sens où, finalement, il arrive des choses: il y a des orages, il y a des tempêtes, il y a des arbres qui tombent, il ya des gens qui passent; il arrive des choses, mais ces choses sont contingentes. En effet, elles n'arrivent pas. Ce sont des epiphénomènes. En réalité, tout reste identique à soi. Voilà ce que croit profondément la culture jusqu'au XVIIIème siècle. À partir du XIXème siècle, le monde entre en transformation. Ce qui était avant la règle, c'était la stabilité; l'exception, c'était le changement. Les choses changeaient, mais c'était tout à fais exceptionnel. À partir du XIXème siècle, ça devient le contraire: la stabilité devient exceptionnel, aujourd'hui la stabilité est totalement exceptionnel.
Aujourd'hui la techno-science, c'est une techno-science du devenir. Le problème que ça pose, c'est que quand on devient il faut savoir ce que l'on veut devenir, et comme cette techno-science du devenir n'est pas pensée, n'est pas philosophée, n'est pas esthétisée, n'est pas appropriée; et bien, de ce devenir on n'arrive pas à produire un avenir. Et on confond le devenir avec l'avenir, parce qu'on dit: il faut s'adapter à la technique et à la science. Par exemple, on ne comprend pas une chose, c'est que l'avenir n'est pas le devenir. Le discours de l'adaptation, c'est un discours qui consiste à dire: les choses deviennent; adaptez-vous à ce qu'elles deviennent. Mais le devenir n'est qu'un potentiel. Ce qui est actuel, c'est l'avenir si je puis dire. C'est ce qui peut mettre en mouvement un vouloir, un vouloir du devenir.

En des travaux récents vous avez accordé une importance particulière à la question de la «possibilité». Est-ce qu'il y a un rapport entre le «possible» et le «virtuel».

C'est la conséquence de ce que je viens de dire, en fait. J'expliquais à l'instant, finalement, que la science classique, c'est une science de l'être. Que la science actuelle, qui est une tecnho-science, et non plus, à proprement parler, une science. Il faut peut-être même abandonner le mot de science. C'est une techno-science du devenir. Ce qui les distinguent radicalement, c'est que la science classique s'appuie sur une métaphysique qui pose ¾ et c'est Kant qui va formaliser cette pensée là, d'une manière absolument majestueuse ¾que la possibilité n'est que ce qui est déductible de la réalité. La réalité étant immuable. C'est la réalité de ce qui est rendu possible par les conditions a priori de l'expérience, les conditions de possibilité du monde et l'inconditionné de Dieu, que Kant appelle le «suprême réel» et dont il dit que toute possibilité n'est rien d'autre qu'une possibilité du suprême réel, ça va sans dire, c'est la traduction philosophique de l'ennoncé chrétien qui est que toute créature est une créature du créateur, de Dieu, qui est le super réproducteur qui n'a pas lui-même été reproduit. Dieu, c'est ça: c'est le père qui n'a pas de père. En revanche, avec la techno-science, ça s'inverse, c'est à dire que c'est l'industrie qui se met à commander; il n'y a plus de suprèmement réel; il y a du suprêmement possible. Le suprêmement possible, c'est la possibilité, à partir du capital, de toujours produire plus de capital, de toujours produire plus de biens, de toujours explorer de nouvelles possibilités, et le réel n'est qu'une réalité transitoire. Il y a une réalité périodique.
J'ai écrit, il n'y a pas longtemps, un article - parce que je m'intéresse à la technique, pas seulement en tant que philosophe, mais en tant que technicien - où je dis: l'usage du réseaux Internet 1992-2000 c'est une époque terminée. C'était le «réel d'internet», mais on passe à autre chose. On passe à une nouvelle époque d'internet qui est ce que j'appelle l'hypermédia, alors qu'on a connu l'époque de l'hypertexte. Acheter un email, c'était l'époque de l'hypertexte; on passe à autre chose maintenant. Ça va dire que , en fait, le réel c'est un lieu de passage. Avec la physique classique, avec la philosophie classique, le réel est le cadre de tout ce qui peut arriver, de tout ce qui peut passer. Avec la techno-science contemporaine, c'est au contraire: le cadre c'est le devenir à l'intérieure duquel le réel passe.
Alors là, on désigne ça aussi, plus exactement par le mot de virtuel. Mais, pour ma part, j'évite ce mot, virtuel, parce qu'il est galvaudé, il est mal utilisé, en général il sert à désigner ce qu'on n'arrive pas à penser. Un philosophe n'aime pas trop utiliser un mot qui sert à désigner ce qu'on n'arrive pas à penser, ou alors il vaut mieux le désigner comme l'inconnu ou le non-savoir. Mais, en revanche, ce nom qu'on utilise pour désigner un non-savoir ou une difficulté de la pensée, une résistance, bien évidemment il correspond à quelque chose d'effective qui est précisemment ce que j'appelle le renversement des rapports entre le réel et le possible.
Chez Bergson on trouve ce concept de virtuel. La philosophie de Leibniz, c'est aussi une pensée du virtuel. Mais qu'est-ce que ça veut dire là le virtuel? Par exemple, Bergson, il dit que là, en ce moment, je perçois quelque chose: Il y a une caméra, il y a quelqu'un qui me pose des questions, il y a les nuages… Tout ça, comment est-ce que je le perçois? Eh bien, je le perçois à partir d'un passé qui est là toujours derrière moi: c'est ce qu'on appelle le cône de Bergson, ma mémoire, plus exactement. Il n'est pas le passé. Il dit "la mémoire", et ma mémoire s'actualise dans ce moment où nous parlons, là, mais il y a dans tout ce qui m'arrive à travers ce moment, il y a évidemment ces bâtiments, il y a vous, il y a cette caméra, il y a tout ça, mais il y a beaucoup plus que tout ça, tout ce que ça mobilise de ma mémoire, qui était virtuellement là, et que d'un seul coup est actuellement là. Si on parle de virtuel, c'est en réalité parce que, aujourd'hui dans le développement de ce qu'on appelle la ciberculture ou la technologie du virtuel, cette technologie est une technologie de la mémoire, precisément. Mais on a tendance à dire qui est virtuel ce qui n'est pas matériel, ce qui n'est pas spatial, ce qui est nulle part, etc.; c'est une erreur totale, une illusion. Tout ça est tout à fait matériel, tout ça est toute à fait descriptible, enfin…jusqu'à un certain point. Ça renvoit a un dispositif technique, à l'industrie.
L'information n'est pas immatériel, pas du tout. Mais c'est un état de matière, évidemment qu'on ne peut pas observer intuitivement. Dans la caméra qui tourne, par exemple, qui est une caméra numérique, il y a des micro-processeurs, il y a de la micro-eléctronique avec des électrons qui se déplacent, qui se transforment dans leurs états, qui vont être stabilisés dans un état electro-magnétique, soit positif, soit négatif. C'est très, très matériel tout ça. Mais même si maintenant on arrête de tourner et qu'on prend la caméra, et qu'au lieu de la faire jouer on ouvre la mémoire et qu' on regarde dedans, il n'y a rien d'autre que du sable, que du silicium. Il n'y a rien d'autre que du sable! Alors, on va dire, ce n'est pas intuitionnable, mon intuition ne me permet pas de voir les images qui ont été enregistrées. Je suis obligé de passer par un appareil qui va permettre d'actualiser. Mais c'est aussi vrai quand vous allez dans une bibiothèque, en fait. Si vous allez dans une bibliothèque, il y a des livres qui sont fermés, personne ne les lit. Vous savez que virtuellement il y a tout un savoir qui est là , mais tant que vous ne le lisez pas, il n'est pas actualisé. Ce n'est pas du silicium, c'est du papier, mais c'est un peu la même chose.

Mais l'argument de ceux qui défendent l'idée que le virtuel signifie quelque chose de nouveau, c'est que dans le schèma classique de la potentialité, il fallait, pour réaliser quelque chose, détruire ou transformer ce qu'il y avait au auparavant, tandis que le virtuel serait tout à fait affirmatif, permettant de tout conserver. Qu'est-ce que vous en pensez?

C'est un argument très intéressant, mais pas tout à fait convainquant, non plus. Parce que en fait dès qu'on parle du virtuel, on parle du temps et qu'est-ce que ça veut dire? Le temps est irreversible. Par exemple, là nous sommes en train de parler, nous vieillissons, nous disons des choses. Une chose que je viens de vous dire, je ne peux plus l'enlever. Je ne peux pas dire. «Je l'ai mal dit. Je reprends tout, je recommence». Dire que le virtuel ne transforme pas, ce n'est pas vrai. Dès que vous actualisez quelque chose, vous l'avez transformé. Ça rajoute une boucle. C'est aussi ce que dit Bergson: "C'est irréversible". Chaque actualisiation d'un élément de mémoire ajoute quelque chose á cette mémoire. D'autre part, si on dit, bien sûr, on a un système virtuel, c'est vrai qu'on a dans une mémoire electronique, par exemple, on a stocké toute la bibliothèque du congrès, 25 millions de livres, etc.; ils sont stockés sur cette mémoire; ça ne s'abîme pas, c'est vrai, plus ou moins, mais le fait qu'on rend accessible plutôt ça, que ça avec la médiation des bibliothécaires, on va renforcer tel désire d'accession et on va diminuer tel autre désir d'accession. Ce qui est important, c'est le système…

Dans la situation actuelle où il y a une espèce de profusion sauvage des possibles, faudra-t-il trouver des critères pour fonder une «nouvelle critique»?

Je crois qu'il est extrémement important de radicalement et définitivement renoncer au désir de fantasmer sur, justement, une science du réel qui nous apporterai des réponses non-fictionnels. Ça c'est absolument capital. C'est ce que j'appelle la nouvelle critique, c'est à dire qu'il est essentiel d'arrêter de faire dire aux scientifiques qu'il savent ce qu'ils font, que c'est leur affaire, qu'ils ont des schèmas rationnels et que la raison, precisément, a des quadres réels par rapport a quelque chose. Non, c'est terminé ça, c'est une histoire finie. L'époque de la science est terminée et révolue. Il est fondamental de le poser. Le critère pour s'orienter, pour moi, je ne sais pas lequel il est, si ce n'est qu'il doit produire du désir. Je suis extrémement inquiet de la baisse de désir de consommation. Il y a ce soir à la télévision française une émission spéciale sur "les français désirent moins consommer, parce qu'ils se méfient: ils n'ont plus confiance dans la viande, ils n'ont plus confiance dans les automobiles, etc.», et la baisse du désir de consommation, c'est quelque chose qui est la pire catastrophe qui puisse arriver à l'économie. Manquer de pétrol, c'est embétant, mais il y a des énergies renouvelables, etc.. Mais manquer de consommateurs, ça c'est la catastrophe absolue. Et il ne peut y avoir de consommateurs que s'il y a du désir; alors, vous allez me dire: mais la consommation, c'est justement pas du désir. C'est du marketing, c'est du désir fabriqué artificiellement. Je crois que c'est vrai, que c'est comme ça que ça fonctionne mais, ça ne va plus continuer longtemps à fonctionner comme ça. Autrement dit, il faut produire une nouvelle intélligibilité.

Est-ce que le désir peut servir comme critère critique?

Mon propos c'est qu'on ne peut pas fonder, aujourd'hui, ce que j'appelle une nouvelle critique et donc l'impérative de produire un critère ¾ c'est un impératif catégorique au sens conscient du terme ¾ on ne peut le fonder que sur le fantasme. Alors, sachant qu'à l'intérieur du phantasme, il y a le phantasme produit par le marketing, qui est un phantasme de decéption, de deceptivité ¾ il suffit d'aller faire ses courses dans un hipermarché pour voir ce que c'est que la deceptivité: les gens qui vont dans les rayons, qui remplissent leurs chariots de 36 mil trucs, et qui sortent de l'hipermarché avec la nausée. Vous les voyez partout. Ils ont des comportements obsessionnels. L'hipermarché, c'est un lieu de comportement obsessionel absolument passionant à observer, d'ailleurs, mais terrifiant. Et quand je dis "ils", je fais partie, évidemment. Personne n'échappe. Tous les dispositifs, télévision, radio, internet, hipermarché, autoroute, enfin, tout ce dispositif là est un dispositif qui produit du phantasme et du comportement obsessionnel, mais un comportement qui, parce qu'il cherche à évacuer tout ce qui est de l'ordre de l' incalculabilité, de l'improbabilité, de l'inexistant ¾ parce que du non amortissable ¾ tout necéssairement est désir. Le désir ne peut être que le désir de l'impossible, le désir ne peut être que le désir de ce qui n'existe pas et le désir ne peut être que le désir de ce qui n'a pas de prix.
À partir du moment où on met en oeuvre un dispositif d'appréciation, au sens économique du mot, c'est à dire de calcul du prix de tout acte, de toute marchandise, et de la conscience même ¾ c'est un aspect que je n'ai pas eu le temps de développer du tout, mais… ¾ nous mêmes, nous sommes des consciences; moi-même, j'ai calculé combien je vaux quand je regarde TF1, qui est la grande télévision privée française. C'est un calcul très simple: quand vous regardez un film le temps du film, c'est le temps de votre conscience. Ils coincident. Vous ne pouvez pas regarder un film sans épouser le temps du film. Donc, si vous regardez un film qui dure 90 minutes, les 90 minutes de votre vie se sont passés dans la vie des acteurs du film. C'est trop tard; c'est passé, vous ne pouvez pas dire "je rachète mes 90 minutes", c'est terminé. Vous avez payé votre place de cinéma, vous vous êtes pris pour James Dean ou vous avez cru que vous étiez dans la chambre de Marylin Monroe mais, c'est un fantasme. Ça a duré 90 minutes. C'est fini. À la télévision, au journal télévisé, c'est pareil. Il n'y a pas Marylin Monroe et James Dean. Il y a des présentateurs, nuls en général, souvent en tout cas, il y a des tas d'événements qui sont toujours les mêmes, qui n'ont aucun intérêt, mais vous les regardez quand-même parce que vous avez besoin de savoir ce qui regardent les autres. Donc vous faites partie. En France oú il y 64 millions d'habitants, TF1 fait, parfois, 30% de part de marché. Ça veut dire qu'il y a entre 15 et 20 millions de telespectateurs, entre 19h50 et 20h50. Il y a 4 millions de Francs, 3 millions de Francs de recettes publicitaires. Faites le calcul: vous valez 20 centimes de l'heure. Eh bien, le problème c'est que quand la conscience vaut 20 centimes de l'heure, le désir est vraiment condamné, parce que vous valez aussi 20 centimes de l'heure pour votre femme et pour vos enfants. Forcément. Eux aussi valent ça. Plus rien ne vaut grand chose. Autrement dit, tout se vaut… les fascistes, les communistes, les démocrates, tout ça c'est pareil, c'est tous des pourris. Actuellement en France, en ce moment même, à Paris, il y a une cassette vidéo qui révele des choses sur le président Chirac, qui fait un scandale énorme, qui retombe sur tous les politiques, absolumment tous: les socialistes, les communistes, à part le Front National, l'extrême droite, qui utilise, bien évidemment, ça très, très bien. Mais tout ça est engendré par un dispositif de dépréciation généralisé ou, plus exactement, d'élimination de l'incalculable. C'est le problème de ce que j'appelle, pour parler dans des termes plutôt de physique ou de termodynamique, le problème de néguentropie et d'entropie. La marchandisation totale du possible, c'est l'élimination même de toute possibilité, parce que ça conduit, tout simplement, à la perte de toute valeur, de tout critère, donc de tout désir. Donc à l'entropie totale.
Il y a un travail, aujourd'hui, qui serait terriblement long par rapport aux urgences - c'est ça qui m'inquiète beaucoup - mais qui fait qu' il faut baliser toutes ces transformations, à la fois ne pas être dans la réactivité contre le devenir - parce que le devenir c'est la loi - et en même temps ne pas être dans la célébration du devenir, parce que le devenir seul, n'est rien. Le devenir n'est pas l'avenir. Le devenir, seul, est sans avenir.